Les retombées positives de participer à un concours floral !

Par Johanne Martel AIFD CAFA et Isabel Harrisson

Une fois de plus, comment mesurer l’importance de tenter sa chance et de se lancer dans une telle aventure. Dans cette entrevue, nous soulignons que les retombées, assurément, sont, somme toutes après coup, positives.

Bien sûr, il y a l’adage, l’important ce n’est pas de gagner, mais de participer ! Mais découvrons et regardons de plus près, non seulement la victoire, mais plus précisément le cheminement de notre collègue Isabel Harrisson qui l’a mené à ravir la première place, dans la catégorie sceptre, du concours Regalia par Project Flower Show.

Nous vous partageons une expérience formatrice, celle de participer (et d’être le gagnant, dans votre démarche) à un concours floral.

AFpro : Isabel, peux-tu nous dire ce qui fait que l’on décide de participer à un concours floral ?

IH: Je pense que c’est une opportunité qui touche chaque artisan floral de manière très personnelle. Pour ma part, je n’avais jamais fait de sceptre auparavant et j’ai vu l’occasion d’en créer un et tout en ayant la possibilité d’avoir de la rétroaction de la part de professionnels reconnus dans notre métier. Avoir la chance de sortir de sa zone de confort est très positif et ce type de concours nous permet de comprendre ce que l’on maîtrise et ce que l’on ne maîtrise pas afin de nous guider dans nos apprentissages.

AFpro : Le processus qui mène à la réalisation d’une composition pour un concours floral est-il différent de celui que l’on fait pour répondre à une demande client ?

IH: Certains pensent que c’est différent, mais je ne le crois pas. Le but, autant en concours qu’en boutique, c’est de créer une émotion avec notre matériel et pour y arriver, on s’appuie sur nos techniques. C’est vrai qu’en concours floral, il faut être original et très, très pointu dans l’application de nos techniques… mais j’ai déjà eu des expériences avec les clients ou je devais l’être tout autant ! Donc, à la base, je suis d’avis que le processus est le même.

AFpro : Peux-tu nous expliquer les techniques que tu as utilisés pour faire ta composition ?

IH: Je voulais créer une émotion ; le sceptre est un symbole de pouvoir. Pour moi, le pouvoir est quelque chose de fragile, de volatile. Dans cet esprit, je ne pouvais pas faire une pièce droite et érigée comme un sceptre se voit habituellement. Si la ligne droite verticale évoque la force et la rigueur, je devais travailler la courbe et l’asymétrie pour être en accord avec ma vision du pouvoir. Aussi, mon environnement à de l’influence sur mon travail. Ce concours floral se déroulait en plein cœur de notre hiver québécois… un hiver qui tient ma région sous son pouvoir ! Cela a motivé ma décision d’exploiter le blanc en monochromie. Mon thème était tout trouvé : blanc et fragile.   Lorsque l’on travaille avec une seule couleur, il est important de créer des variations de texture pour que le tout soit intéressant à regarder. Donc, j’ai utilisé la cire qui correspondait bien à mon thème, de la fausse fourrure, de la laine et du papier. J’ai répété ces éléments afin d’avoir du rythme, mais aussi de l’unité dans l’ensemble de ma base.   La courbe étant à la base de mon idée, j’ai inclus la forme ronde qui est une forme passive et qui respectait mon thème tout en donnant de l’impact dans le haut de mon sceptre.   J’ai répété cette forme à la fois pour respecter mes proportions et mon équilibre asymétrique.   Ça peut sembler être un processus compliqué, mais c’est simplement une suite d’idée associée à une technique pour être en accord avec notre vision de départ.

AFpro : Lorsque l’on travaille, il arrive que l’on se rende compte que l’on n’arrive pas à faire exactement ce que l’on veut, que pour toutes sortes de raisons, le résultat n’est pas fidèle à notre idée de départ. Comment as-tu géré cela ?

IH: Comme tout le monde, quand je pars avec une idée, il arrive que ça ne fonctionne pas. Dans mon sceptre, je ne voulais pas faire ce type de guirlandes, j’avais une autre idée en tête. Quand le temps est venu de les réaliser, j’ai vite compris que je n’y arriverais pas, qu’il me manquait les connaissances techniques pour avoir le look que je souhaitais : lorsque cela arrive, il ne faut pas paniquer ! Il faut se rappeler nos forces, ce que l’on maîtrise, et les utiliser. J’ai donc composé mes guirlandes avec ce que je connaissais, le défi a été de respecter mon asymétrie qui était beaucoup moins claire qu’avec mon idée de départ. Par la suite, j’ai été cherché cette fameuse technique de guirlande, l’expérience fut donc très formatrice.

Des questions et des commentaires ?

Comment décrire en quelques mots l’expérience de participer ou non, à un concours floral ?