Savez-vous comment ramasser du profit net ?
Par Isabel Harrisson
L’automne est la saison ou la nature nous couvre de sa générosité et il est à la fois tentant et utile dans profiter pour glaner des végétaux qu’on retrouve rarement chez les fournisseurs.
C’est une occasion rentable, d’exploiter une autre dimension de notre travail. L’utilisation de ces végétaux représente aussi un défi, car nous ne les avons pas nécessairement de manière régulière : souvent de très beaux éléments fanent ou dorment dans notre inventaire parce qu’on ne sait pas trop quoi faire avec !
Une manne simple, créative et rentable à la portée de tous !
Voici donc un tutoriel d’un bouquet automnal composé uniquement d’éléments récoltés en nature, histoire de se rappeler qu’une fleur n’est pas seulement une fleur, mais aussi un élément de design et que notre force se situe d’abord et avant tout dans le traitement et la transformation du matériel. D’autant plus que celui est en abondance à nos portes. Il faut juste faire l’effort de les cueillir. La clef du succès, les utiliser de manière rentable, car ils sont utiles pour aller prendre l’air, et offrent d’être compétitifs.

Les végétaux comme des éléments de design
Voir les végétaux comme des éléments de design et les utiliser selon leurs couleurs, leurs textures, leurs lignes, etc. nous ouvre une porte beaucoup plus large que de seulement les voir comme de jolies choses qu’on peut mettre ensemble.
Dans cet esprit, la branche ramassée sur le bord de la route devient un élément de ligne qui, utilisée en structure, impose sa forme à l’ensemble de la composition. Le fruit du typha, qui a une très belle ligne, possède aussi une masse forte, imposante à cause de sa forme et de sa couleur. Le sorbier des oiseaux avec ses fruits orangés, sa taille, son port… lorsque l’on commence à regarder la nature avec cette perspective, cela nous donne les outils nécessaires pour placer tous les végétaux au bon endroit dans notre composition, peu importe d’où ils viennent. En plus des éléments mentionnés ci-haut, la composition en présentation comporte des cœurs d’échinacée, des graines de la dentelle de la reine Anne, des graminées, des feuilles d’automne, des mousses, des petites pierres et une pomme, qui a été glanée dans mon réfrigérateur. 😉

La branche de mélèze moussue est le premier élément que nous travaillons dans cette composition. Elle servira à la fois de structure et créera une belle ligne dans le bouquet. Par la suite, comme l’attache de la structure est au centre de la branche, on installe les végétaux selon leur poids pour que le résultat soit équilibré. Donc, le typha au centre de la branche, le sorbier, la pomme, la pierre seront installés tour à tour, séparés par la mousse qui nous permet un travail de la base intéressant tout en séparant nos éléments et en respectant le principe de design d’équilibre asymétrique (voir la vidéo sur l’asymétrie).
La guirlande de feuilles d’automne est pesante visuellement parlant, mais légère, nous la travaillerons donc en bras de levier avec les graminées [long et léger d’un côté, court et pesant de l’autre], ce qui permet un bon équilibre visuel tout en donnant du mouvement, une impression de coup de vent qui rend l’ensemble très dynamique et qui brise l’impression de lourdeur que l’on peut retrouver dans une composition qui comporte plusieurs éléments de forte masse.

Il n’y a pas de secret il faut pratiquez, pratiquez et pratiquez !
Ce bouquet est relativement accessible à faire pour tout artisan floral, et représente un exercice intéressant pour se recentrer dans nos forces : il n’est pas nécessaire d’avoir des végétaux spectaculaires ou dispendieux pour faire des compositions commerciales qui sortent de l’ordinaire!
Notre force réside aussi dans la compréhension du matériel et dans notre capacité de l’exploiter et de le transformer pour obtenir des résultats inusités, que l’on ne peut retrouver en grande surface ou chez celui ou celle qui s’improvise fleuriste. Cette maîtrise contribue à asseoir notre signature propre, notre façon toute personnelle d’appliquer la technique en accord avec des critères esthétiques, particuliers à chacun.
On ne devient pas en forme le jour de la signature du contrat dans un centre d’entraînement. Il en va de même pour notre métier. Et notre rentabilité se confirme et grandit de plus en plus avec chacun des bouquets supplémentaires réalisés.
Des questions et des commentaires ?
Vous n’avez pas le temps de glaner? Que cela ne tienne! Qui dans votre entourage, dans votre clientèle pourrait vous donner un coup de main pour ramasser pour vous ? Un échange de service, lui offrir un beau bouquet, qui sait cela est rentable d’y réfléchir. Êtes-vous d’accord ?
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